I will be among the almond trees

| Sa akoun bayn al-lawz
AL-BARGHOUTI Hussein
al-mou’assassa al-arabiya lil-dirasat wal-nashr , Lebanon , Beirut , 2004 , 130 pages

Summary

Summary

Barghouti’s last years were crowned by this autobiography, where, from the very first sentences, he comes back to the origins: “After 30 years, I come back to live in Ramallah’s countryside, this betrayed beauty.”
Motivated by the gravity of his sickness, he comes not like the prodigal son, but like the explorer, astonished at the discovery of all the surrounding beauty.
The places of his own childhood have been confiscated by the Israelis who built a settlement lighted by cold yellow spotlights and surrounded with barbell wires. Only the lands of an old abandoned convent with its almond trees remain within his reach. He stares at the Israeli settlement, and it seems to be floating in space, with no contact with the earth or with history. Far from politics, what Barghouti peacefully tells us is very human: his connection to the land is a personal one, established through history, yes, but mainly through the tales of his childhood, unknown to the Russian or Estonian emigrants. Throughout the novel, the author will use the symbol of sickness which is like occupation, or occupation like cancer: both violate the right to the normal life any given person is entitled to have.
On the pages of this rare and precious autobiography, the author leads us into the meaning of death from the heart of life. What he says about his tests, the smell of medication, the coolness of nurses, is the result of silence distilled on paper: he writes about everything, except the fear of death.

His work, says Mahmoud Darwich, “is a unique example of Palestinian literature. It is the most beautiful Palestinian autobiographic book”.

Translation sample

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Trente ans plus tard, je reviens m’installer dans l’arrière-pays de Ramallah, je m’en reviens vers “ cette beauté qui a été trahie “. Je m’étais banni moi-même, délibérément, choisissant de m’exiler loin du lieu de mes “ débuts “, moi qui pourtant maîtrise mieux les “ débuts ” que les “ fins “. Aussi mon retour est-il une fin mal maîtrisée.

La lune était pleine et le vent glacé dans le verger d’amandiers autour de notre maison, et je me promenais parmi les ombres en méditant sur cette “ fin “. C’est le cancer qui m’avait ramené ici, et une douleur persistante dans le bas du dos, persistante à en devenir ennuyeuse. Et l’ennui, comme dit Kierkegaard, est “ terrifiant à un degré où je ne peux le décrire autrement qu’en disant qu’il est terrifiant à en devenir ennuyeux “. La maladie est, selon moi, un point de vue sur la vie.
Il ne me reste pas d’autre place, au sein de cette Intifada, que de me rendre, de manière tellement répétitive qu’elle en devient elle aussi ennuyeuse, à l’hôpital de Ramallah. C’est devenu ma Mecque, mon ultime Mur des Lamentations. C’est là-bas qu’il reste un espace pour moi, entre les nouvelles accouchées à l’étage du dessus et les chambres froides de la morgue à celui du dessous. Infirme, je rôde à la lisière des événements, à la périphérie des choses. Par exemple dans les étranges couloirs de cet hôpital peuplé de créatures vêtues et masquées de vert, expertes en autopsie et autres opérations, qui poussent des chariots sur lesquels sont allongés les corps anesthésiés de ceux qui ne se sont pas encore réveillés et de ceux qui ne se réveilleront jamais plus.
A la porte des urgences, dans le flot des ambulances ornées d’un croissant de lune rouge semblable à celui que je voyais se lever derrière les montagnes, au milieu des blessés et des morts, je suis là, perdu, à la recherche du service d’hématologie. Une infirmière à bout de nerfs me lance : “ Vous ne voyez pas qu’on est en pleine urgence ? ” Et je réalise que je suis un individu en trop, un malade parasite qui marche seul vers son destin, tourmenté par des angoisses et des hantises qui ne concernent que lui. Ni visiteur, ni blessé, ni martyr agonisant : un “ patient ordinaire “… Mais où est passé ce mot ? Il s’est égaré entre les pages des dictionnaires des vivants et des morts, entre les accouchées à l’étage supérieur et les chambres froides de la morgue en bas. Que peut-on éprouver lorsque le sort vous réduit à n’être plus qu’un observateur et qu’il vous est interdit d’intervenir ou de participer ? Lorsque, au lieu de l’odeur du safran, on ne respire plus que celle des médicaments, coincé entre ces deux étages…

C’est ce qui m’a ramené au village, à cette beauté que j’avais autrefois trahie. Un retour comme un scénario mal ficelé.
Cela faisait un moment déjà que j’envisageais de rentrer et je suis allé rendre visite une nuit aux collines de mon enfance. Pleine lune et silence complet, au milieu des ruines du Deir al-Jouwani, un ancien monastère abandonné perché au sommet d’une petite montagne à bonne distance du village. Et je suis resté là, à méditer sur les débuts et les fins. Soudain, il est arrivé une chose étrange : venant des vergers de figuiers et d’oliviers illuminés de lune, j’ai entendu un bruit qui ressemblait à s’y méprendre aux pleurs d’un petit enfant. Mes cheveux se sont dressés sur ma tête. J’ai scruté les ombres, les rochers blancs mais je n’ai rien vu. La voix semblait émaner d’un être invisible, au cœur de cette immensité déserte et sauvage.
J’ai commencé à marcher prudemment dans sa direction, à la fois effrayé et intrigué. Les pleurs continuaient mais ils s’éloignaient au fur et à mesure que j’avançais. Pressant le pas, j’ai traversé plusieurs champs sans parvenir à les rattraper : ils restaient toujours à la même distance. Finalement je suis revenu sur mes pas. Je me suis dit que ces montagnes étaient hantées d’une sorte de folie, ou habitées par les djinns, ou différentes tout simplement… Mais la voix me poursuivait et s’est même rapprochée de façon effrayante. J’ai saisi un bâton et j’ai marché dans sa direction, sans rien voir d’autre que les arbustes éclairés par la lune. Elle était dans le premier champ, mais quand je l’ai atteint, elle semblait déjà être dans le deuxième. Je n’y comprenais plus rien. C’était peut-être une hyène, mais les hyènes n’ont pas cette voix douce et triste, presque enfantine… une voix de l’au-delà ! Quoi qu’il en soit, ce devait être une hyène. On dit que les hyènes attaquent les voyageurs isolés en leur projetant au visage un jet d’urine qui agit comme une drogue et leur fait perdre conscience. On dit aussi qu’elles ont peur du feu. J’ai sorti une boîte d’allumettes de ma poche et je suis revenu vers les ruines du Deir. Puis je suis resté là, à réfléchir.

Ma mère était orpheline. Elle a vécu un temps à chanter et à danser dans les moussems des villages de la région. Elle avait été adoptée par un oncle à elle, un nommé Qaddoura, robuste patriarche à la taille de géant qui vivait ici avec son frère, je crois. Ils étaient tous deux bandits de grand chemin. Lorsqu’un cheval ou une vache disparaissait, on disait qu’il fallait aller les chercher au Deir al-Jouwani. Mais personne ne se serait risqué à le faire.
Une nuit, alors qu’il rentrait au Deir sur son âne, les jambes se balançant au ras du chemin, son pied droit heurta un serpent, une de ces petites vipères colorées et extrêmement venimeuses de l’espèce za’ra, qui lui planta ses crochets dans le talon. Il ne parvint à lui faire lâcher prise qu’à force de coups de pied, puis regagna finalement le Deir, épuisé, et mourut à l’endroit même peut-être où je me tiens aujourd’hui.
Lorsque j’étais enfant, ma mère me jurait ses grands dieux qu’après cela, elle avait vu cette vipère voler au-dessus des montagnes en lançant des youyous de joie. Une autre fois, elle m’a dit qu’il s’agissait d’un de ces serpents à cornes de taureau appelés vipères des roseaux dont le sifflement fait frémir les herbes sèches.
Cette “ mémoire du lieu ” m’est revenue à l’esprit alors que j’étais là, debout parmi les ruines du Deir. Vers l’ouest, au sommet d’une colline couverte de pins, de cyprès et de chênes, brillaient les néons d’une colonie israélienne qu’ils appellent “ Halmish ” et que nous, nous appelons la “ colonie du Prophète Saleh “. Des lumières froides, perçantes, cernées de fil de fer barbelé. Est-ce à cause de ces lumières que la colonie semblait suspendue dans l’espace, comme si elle ne s’était pas encore posée sur la terre, ni dans l’histoire ?

Que voit un colon, arrivé depuis un an seulement de Russie ou d’Estonie, lorsqu’il ouvre sa fenêtre et regarde cette colline sur laquelle je me tiens ? Que perçoit-il de ces montagnes qui semblent émerger d’une histoire dans laquelle elles baignent depuis la nuit des temps ?
Il ne verra pas, en tous cas, cette vipère colorée voler et ululer au-dessus des ruines, pas plus qu’il n’entendra cette voix qui pleure, ni ne comprendra les raisons secrètes qui poussent un homme atteint d’un cancer à s’y promener seul à une heure du matin !
Même devin ou divin, comment pourrait-il accéder à l’histoire de ce lieu ou, du moins, à mon histoire à moi ?

Debout au milieu des ruines, j’ai senti l’énorme différence qui existe entre la lumière de la lune et celle des néons de la colonie : blanche, crue, ordonnée, conquérante et dominatrice, elle déborde et se déverse au-delà des barbelés dressés entre la colonie et ses alentours, pareille à une “ vision armée , une force d’occupation oculaire, une architecture de lumière bâtie par une nation dont même les rêves sont des hallucinations armées éclairées au néon.

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